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Article 2 : Comment aborder les lacs de montagnes à la recherche des salmonidés ?

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Arpenter un lac de montagne à la recherche des salmonidés est de loin la pêche la plus immersive et contemplative que j’ai pu pratiquer à ce jour. Cette pêche procure des sensations de tranquillité inouïes. Amoureux de la nature vous serez conviés à faire des rencontres faunistiques ou floristique surprenantes. Pour les plus chanceux vous serez peut-être amenés également à tomber nez à nez avec de grands mammifères, comme par exemple un isard si vous êtes discrets. Les paysages sont toujours grandioses, l’air y est pur, c’est un bon moyen de s’immerger et de ne penser à rien. Même à vos proches qui râlent du fait de votre non réponse à leurs appels, faute de réseau ahahaha.
 

Cependant la pêche en lac de montagne est tout de même adaptée à un public ayant de bonnes capacités physiques. Rejoindre les lacs tant convoités, se mérite, et pour certains la durée de la randonnée dépasse les 4 heures avec un dénivelé positif important et une montée dangereuse. Munie de votre matériel, vos vêtements chauds ainsi que votre nourriture et votre bivouac pour les plus acharnés, il vous faudra un bon mental pour y parvenir. Mais le jeu en vaut la chandelle, des paysages somptueux et des poissons peu sollicités vous attendent, alors à vos jambes messieurs !!! Mais rassurez-vous il existe bon nombre de lacs accessibles pour la majorité d’entre nous, mais je ne vous le cache pas, ce sont souvent les plus prisés.

Petite note à vos proches qui pensent que la pêche n’est pas un sport, je vous conseille de les amener en lac de montagne, ils devraient changer d’avis rapidement, et vous les convertirez peut-être à cette belle passion.

Sur notre territoire, nous avons la chance de bénéficier de chaines de montagnes entre les Pyrénées et les Alpes accueillant un grand panel de lacs qui pour la plupart détiennent une population de truites fario, et pour quelques-uns une population d’ombles chevaliers et saumons de fontaines ou encore cristivomer. Certains lacs des Pyrénées possèdent également une population de truites arc en ciel qui s’est adaptée au milieu et qui s’y reproduit naturellement ! Concernant les dates d’ouverture de la pêche il est important de bien se renseigner auprès de la fédération en question, car il existe des spécificités concernant les dates d’ouverture et fermeture pour certains.

Les tailles et formes varient d’un lac à l’autre c’est ce qui fait aussi le charme de chaque découverte d’un tel milieu. De nombreux lacs sont peuplés de truites et certains abritent même des populations indigènes. Les lacs de montagnes, du fait de leur origine glaciaire (dans 96 % des cas), sont dotés d’eau pure, coupés du reste du réseau hydrographique et étaient donc, dans leur état le plus naturel, vierges de toute population de poissons. Cependant, l’homme est intervenu notamment au XIXème siècle, pour réaliser des alevinages dans le but de créer des réserves de poissons et les exploiter pour leur consommation. Il est important de savoir que la majorité des populations de salmonidés dans les lacs de montagnes ont donc été introduites.

 La densité entre les lacs est très variable. Une des choses qui suscite l’excitation lors de la découverte d’un lac, c’est le suspens concernant la parure de la robe que possèdent les truites de ce biotope, c’est vraiment addictif ! Chaque vallée a sa génétique et entre les lacs de la même vallée il existe très souvent des variantes.

L’approche aux leurres à opérer en lacs d’altitude, est tout de même plus simple qu’en rivière. En effet, celle-ci ne nécessite pas une lecture des courants ou encore une maitrise parfaite des techniques d’animation pour arriver à faire planer un leurre dans les veines d’eaux. La pêche n’y est pas toujours facile, mais il est tout de même rare d’effectuer des capots, si l’on applique certaines méthodes et si l’on utilise une sélection de leurres judicieuse. Pour certains lacs, réaliser 20 touches ou plus par personne n’est pas rare, des pêches exceptionnelles dont vous vous rappellerez longtemps peuvent arriver.

Je vais vous parler personnellement de la façon dont je procède sur un lac que je ne connais pas.

Lors de mon arrivée au bord de l’eau, je m’arme tout d’abord d’un poisson nageur, généralement suspending, et je vais peigner les bordures au plus près de la berge rapidement. Puis si aucune touche ne se faire ressentir, je vais troquer mon suspending pour un coulant et m’éloigner progressivement des berges. L’objectif est d’essayer de déterminer la position ou le circuit de passage des salmonidés. Dans le cas ou vous êtes plusieurs évidemment, on gagne énormément de temps, chacun utilise une approche et on est vite fixé sur la plus performante.

 Dans le même temps, il est nécessaire de mettre son cerveau en réflexion en visualisant le lac. Il faut se demander où se trouve l’arrivée d’eau, où se situe les différents substrats (sable, cailloux, gros blocs) ou profils de berges (gros blocs, encombrement…), existent-ils des hauts fonds ?

Une fois avoir perçu les zones susceptibles de retenir les salmonidés, il faut savoir se diriger vers celles-ci assez rapidement, et ne pas perdre de temps à pêcher l’eau, même si souvent il s’avère que les poissons tournent énormément, et cette approche peut être la meilleure solution. Lorsqu’il y a un haut fond, des gros blocs, une arrivée d’eau vous pouvez vous persuader de la présence de salmonidés.

Une fois ces zones choisies, le plus important c’est d’essayer de pécher des profils de spots différents avec des techniques adaptées.

Pour les pêches collées à la bordure, les plages, les hauts fonds, les arrivées d’eau, les structures peu profondes, il est préférable d’utiliser des poissons nageurs de types petitsminows, de manière agressive (cela ne veut pas dire vite attention) avec des petites pauses. A contrario un linéaire à allure faible et constante d’une ondulante peu dense avec de beaux reflets peut-être la solution clefs.

Les structures plus profondes ainsi que les cassures, peuvent être pêchées de différentes manières. Pour des pêches décollées, une ondulante ou un poisson nageur suspending ou coulant seront à privilégier. Pour les pêches plus proches du fond, les leurres souples, les metals jig ainsi que les lames seront de la partie. Si la cassure est importante en bordure des lancés en parallèle de celle-ci seront le plus appropriés.

Enfin lorsqu’on pêche l’eau, il est important de déterminer la colonne d’eau où les truites maraudent. Celles qui évoluent proche de la surface, il parait préférable de les attaquer aux poissons nageurs suspending ou coulants en fonction de la vitesse de récupération. Si celles-ci ont tendance à évoluer proche du fond, un leurre souple (finess ou shad), une lame ou un métal jig, peuvent les décider.

Les pointes ainsi que les herbiers sont souvent des zones de chasse, un minow animé de manière agressive peut rapporter gros.

Enfin pour pêcher la couche d’eau intermédiaire, une ondulante fera parfaitement l’affaire, et pourra même faire monter les poissons de plusieurs mètres. C’est également le leurre à préconiser dans le cas où vous ignorez la zone d’évolution des truites, du fait que vous pouvez prospecter différents types de couches d’eau en peu de temps. Ne partez jamais en lac d’altitude sans 3-4 ondulantes…

La pêche n’est pas une science, mais cette base d’approche est très souvent efficace.Il ne faut pas oublier que casser les codes de la pêche peut éventuellement être la solution du jour.

La publication a un commentaire

  1. Matheo

    Moi qui voulais me lancer dans les lacs d’habitude merci pour cette article 🙏🏼

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